Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/245

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résultats des observations, et l’existence des causes régulières qu’elles paraissent indiquer : quelquefois même, il a fait rechercher la cause de phénomènes qui n’étaient que des accidents du hasard. Le calcul des probabilités peut seul faire apprécier ces objets ; ce qui rend son usage de la plus haute importance dans les sciences physiques et morales. Les recherches précédentes m’offraient une occasion trop favorable d’appliquer à l’un des plus grands phénomènes de la nature, les nouvelles formules auxquelles je suis parvenu dans ma Théorie analytique des probabilités, pour ne pas la saisir. J’expose donc ici l’application que j’en ai faite aux lois de la variation des hauteurs et des intervalles des marées syzigies et quadratures, et à l’influence qu’exercent, à leur égard, les déclinaisons des astres. On verra que ces lois sont déterminées par les observations, avec une précision très-remarquable ; ce qui explique l’accord des résultats des observations modernes, avec ceux des observations faites, il y a plus d’un siècle, dans le port de Brest, et que j’ai discutées dans le quatrième livre de la Mécanique céleste. On sentira l’utilité de cette application du calcul des probabilités, si l’on considère que plusieurs savants, et spécialement Lalande, pour n’avoir pas soumis à ce calcul l’ensemble des observations, et pour s’être attachés à quelques observations partielles où les marées, vers les solstices, s’étaient fort élevées par le concours de causes accidentelles, ont révoqué en doute l’influence des déclinaisons des astres dans ces phénomènes ; influence indiquée à-la-fois par les hauteurs des marées, et par les lois de leur variation, avec une probabilité bien supérieure à celle de la plupart des choses sur lesquelles on ne se permet aucun doute.