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DESCRIPTION D’UNE AGGRÉGATION DE PIERRES

c’était, suivant eux, un mur de défense, élevé par une nation antédiluvienne éclairée, dans un temps où les flèches et les arcs étaient les seules armes usitées dans les guerres ; ils pensent que s’il se trouve aujourd’hui comblé et recouvert par le sol, c’est que, depuis l’époque de sa construction, la surface du terrain a éprouvé de grands changements, occasionnés par les pluies répétées et abondantes, et même, ce qui serait possible, par le déluge général.

On n’est pas plus d’accord sur la nature des roches qui composent ce mur, que sur sa formation. Elles ont été examinées par des chimistes dans les États-Unis. Ils ont reconnu dans ces roches tous les caractères du basalte. Les personnes qui veulent que ce mur soit artificiel, contredisent cette opinion, qui contrarierait entièrement leur système.

Dans cet état de choses, et cette partie de l’histoire naturelle étant étrangère, en quelque sorte, à mes occupations ordinaires, j’ai cru devoir les faire examiner de nouveau. Elles ont été soumises à l’examen de MM. Sage, Brongniart, Brochant-de-Villiers et Gilet-Laumont. Ces savants sont d’accord pour trouver dans ces pierres, comme les chimistes des États-Unis, tous les caractères du basalte. Mais comment de tels amas de pierres, (car on voit dans le Recueil médical cité ci-dessus, qu’à la distance de 6 ou 8 milles du premier mur, il en a été découvert un autre pareil de 4 pieds de long, sur quatre ou cinq de hauteur, mais dont l’épaisseur également uniforme, est beaucoup moindre, et seulement de 7 pouces ; ) mais comment, disons-nous, des amas de basaltes peuvent-ils se rencontrer sur des points isolés, dans une contrée où l’on ne trouve aucun vestige de volcan ?

Ce fait, très-curieux en lui-même, et qui, comme le dit