Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/68

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qu’à une heure après midi, et à la Guadeloupe que vers le soir. On a supposé que les transports de ces matières n’avaient pu se faire dans la direction de la Barbade que par l’action de courants supérieurs aux vents alisés, parce que ceux-ci soufflent de l’est uniformément et sans interruption pendant les mois d’avril et de mai : On n’a point fait attention que les sables avaient été portés, non-seulement dans l’ouest jusqu’à la Barbade, mais encore à la Martinique et même à la Guadeloupe, qui sont situées à trente-six et soixante-quinze lieues dans le prolongement septentrional de la méridienne. Il faudrait donc admettre que les contre-courants qui ont opéré ce transport soufflaient simultanément dans deux directions qui se coupaient à angles droits ; ou bien, en supposant qu’ils suivirent alternativement ces deux directions, il faudrait admettre aussi que ces vents supérieurs sont variables et irréguliers, ce que l’analogie ne permet pas de croire, puisqu’ils doivent être semblables aux brises alisées, qui ne soufflent jamais successivement de deux points distants entre eux de go degrés. M. de Jonnès calcule la hauteur probable à laquelle ont pu s’élever ces matières ; souvent, dans ses excursions sur les montagnes les plus hautes de ces régions, il s’est trouvé à ces mêmes hauteurs, et à d’autres plus considérables, sans trouver jamais aucun indice de l’existence de ces contre-courants supérieurs aux vents alisés. Constamment il a retrouvé les mêmes brises de l’est qui règnent dans la région inférieure ; la direction des nuages qu’il voyait au-dessus de lui, prouvait qu’à une élévation encore bien plus grande, toute la masse d’air éprouvait une impulsion identique ; il a vu les arbres courbés uniformément vers l’ouest, inclinaison que l’action journalière des vents alises