Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/83

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une tige ligneuse. Cette tige est ce qu’on appelle l’âme du violon. Le mouvement est transmis aussi, en partie, par les éclisses de bois interposées entre les deux tables, et qui forment le contour de l’instrument. Il l’est encore par l’air contenu dans la caisse ; mais de toutes ces transmissions celle qui s’opère par l’âme est la plus efficace de beaucoup. M. Savart pense que cette transmission se fait par la propagation d’ondulations longitudinales, excitées à l’une des extrémités de la tige par celle des deux plaques que l’on ébranle immédiatement.

La transmission des mouvements vibratoires par les ondulations longitudinales et le changement de ces ondulations en vibrations transversales est un fait très-digne d’attention, soit en lui-même, soit par la fréquence jusques ici trop peu soupçonnée de ses applications.

Après avoir déterminé, par des expériences décisives, ce mode de transmission, M. Savart a fait l’application de ces principes à la construction des instruments à cordes, et pour exemple, il a choisi le violon ; il s’est proposé de chercher quelle disposition, quelle coupe et quelle forme de surface devaient être les plus convenables pour donner au violon les qualités que l’on regarde comme les plus précieuses, la pureté des sons, leur égalité et la facilité de vibration qui les fait naître instantanément sous les doigts de l’artiste. Pour obtenir ces divers avantages, M. Savart a construit la caisse de son violon avec des tables planes, auxquelles il donne une légère dégradation d’épaisseur, à partir de l’axe où l’ébranlement est excité par le contact du chevalet. Au lieu d’une ligne au plus d’épaisseur que l’on donne aux parties les plus fortes des tables des violons ordinaires, il a pu