Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/375

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simple, de l’inexactitude de l’hypothèse que j’avais adoptée d’abord, et que je combats actuellement. Ayant découpé une feuille de cuivre dans la forme représentée par la figure 2, je la plaçai devant un point lumineux à quatre mètres de distance environ, dans une chambre obscure, et j’examinai son ombre avec une loupe. Or, voici ce que j’observai en m’en éloignant graduellement. Lorsque les larges franges produites par chacune des ouvertures très-étroites et étaient sorties, en se dilatant, de l’ombre géométrique de qui ne recevait plus alors qu’une lumière sensiblement blanche de chaque fente en particulier, les franges intérieures provenant de la rencontre des deux faisceaux de lumière présentaient des couleurs beaucoup plus vives et plus pures que celles des franges intérieures de l’ombre de et avaient en même temps plus d’éclat. En m’éloignant davantage, je voyais la lumière diminuer dans toute l’étendue de l’ombre de mais plus rapidement derrière que dans la partie supérieure ; en sorte qu’il y avait un instant où l’intensité de la lumière paraissait la même de haut en bas, après lequel les franges devenaient plus obscures dans la partie inférieure[1], quoique leurs couleurs fussent toujours beaucoup plus pures.

S’il n’y avait de Jumière infléchie que celle qui a rasé les bords mêmes du corps opaque, les franges de la parties supérieure, devraient être plus nettes que celles de la partie inférieure, et présenter des couleurs plus pures ; car les premières proviendraient du concours de deux systèmes d’ondes ayant leurs centres sur les deux côtés et tandis que les autres seraient formées par le concours de quatre systèmes

  1. Pour que cette différence d’obscurité entre les deux parties de l’ombre puisse être bien prononcée, il faut que Les fentes et soient trés-étroites par rapport à l'intervalle qui les sépare, et que la feuille de cuivre soït suffisamment éloignée du point lumineux.