Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/393

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mouvement rétrograde. J’aurai ainsi reconstitué une onde dérivée par l’ensemble de ces ébranlemens partiels. Il est donc vrai de dire que les vibrations d’une onde lumineuse dans chacun de ses points peuvent être regardées comme la résultante de tous les mouvemens élémentaires qu’y enverraient au même instant, en agissant isolément, toutes les parties de cette onde considérée dans une quelconque de ses positions antérieures.

L’intensité de l’onde primitive étant uniforme, il résulte de cette considération théorique, comme de toutes les autres, que cette uniformité se conservera pendant sa marche, si aucune partie de l’onde n’est interceptée ou retardée relativement aux parties contiguës parce que la résultante des mouvemens élémentaires dont je viens de parler sera la même pour tous les points. Mais, si une portion de l’onde est arrêtée par l’interposition d’un corps opaque, alors l’intensité de chaque point variera avec sa distance au bord de l’ombre, et ces variations seront sur-tout sensibles dans le voisinage des rayons tangens.

Soient (fig. 3) le point lumineux, l’écran, l’onde arrivée en et interceptée en partie par le corps opaque. Je la suppose divisée en une infinité de petits arcs &c. Pour avoir son intensité au point dans une quelconque de ses positions suivantes il faut chercher la résultante de toutes les ondes élémentaires que chacune de ces portions de l’onde primitive y enverrait en agissant isolément.

L’impulsion qui a été communiquée à toutes les parties de l’onde primitive étant dirigée suivant la normale, les mouvemens qu’elles tendent à imprimer à l’éther doivent être plus intenses dans cette direction que dans toute autre et les rayons qui en émaneraient, si elles agissaient isolément, seraient d’autant plus faibles qu’ils s’écarteraient davantage de cette direction.