Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/460

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compose la lumière blanche. Ainsi, après avoir calculé l’intensité de chaque espèce principale de rayons dans le point que l’on considère, d’après leur longueur d’ondulation et au moyen de la théorie que je viens d’exposer, on trouvera la teinte qui s’y manifeste en substituant ces valeurs dans la formule empirique que Newton a donnée pour déterminer le résultat d’un mélange quelconque de rayons colorés.

Les surfaces polies éclairées par un point lumineux présentent des phénomènes de diffraction tout-à-fait semblables à ceux qu’on observe dans la lumière directe. Le champ lumineux réfléchi par un miroir est bordé de franges pareilles à celles qui entourent les ombres des corps. Quand sa surface est très-étroite, ou qu’on la noircit en y conservant seulement une ligne brillante, ou qu’on l’incline beaucoup, de manière à diminuer suffisamment la largeur du champ lumineux[1], on reproduit le phénomène singulier d’un faisceau lumineux dilaté par une ouverture très-étroite. Deux lignes brillantes,

  1. L’aspect du phénomène est rigoureusement le même que si les rayons émanaient de l’image du point lumineux, et qu’on remplaçât le miroir par un écran percé d’une ouverture égale à la surface réfléchissante et semblablement inclinée. Mais les franges ainsi produites ne sont pas tout-à-fait pareilles à celles que formerait une ouverture dont le plan n’aurait pas la même inclinaison, serait, par exemple, perpendiculaire au faisceau lumineux, quoique d’ailleurs sa distance au point radieux et son ombre géométrique fussent égales à celles de l’ouverture inclinée. La différence est d’autant plus sensible, que la largeur de l’ouverture ou du miroir incliné est plus considérable par rapport à leur distance au point lumineux. Il en est de même des franges intérieures produites par un écran incliné, comparées à celles d’un écran perpendiculaire.

    La raison de cette différence est facile à saisir. Soient et (fig. 14.) les deux bords de l’écran incliné, et le point lumineux. Considérons l’onde incidente, d’un côté, au moment où elle arrive en A\,; de l’autre, au moment où elle n’a point encore dépassé le point de sorte que les ondes élémentaires ne se trouvent modifiées ni antérieurement ni postérieurement par l’interposition de l’écran. Supprimons-le pour un instant, et prolongeons les arcs et jusqu’à leur rencontre et avec une droite commune menée par le point lumineux. Il est clair que la résultante de toutes les vibrations qui émanent de la demi-onde et concourent au point doit être pareille de grandeur et de position à la résultante des ondes élémentaires parties