Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/462

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qui concourent à la formation des franges, et par conséquent à la largeur et aux intensités relatives de leurs bandes brillantes et obscures.

À cette occasion, je remarquerai que la position de la résultante des ondes élémentaires pour un endroit quelconque, dépendant uniquement de ces différences de chemins parcourus, doit être, après la réflexion, la même que si les rayons émanaient effectivement du point dont je viens de parier ; par conséquent, dans le cas d’une surface polie indéfiniment étendue, toutes les résultantes partielles seront situées à la même distance de ce point, qui se trouvera ainsi le centre de l’onde réfléchie.

C’est par la considération de ces ondes élémentaires qu’Huygens a expliqué d’une manière si simple les lois de la réflexion et de la réfraction, en ramenant ces phénomènes aux mêmes principes que la propagation de la lumière dans un milieu homogène. Mais son explication laissait quelque chose à désirer. Il n’avait pas montré comment il ne résulte qu’un seul système d’ondes de cette multitude de systèmes d’ondes élémentaires, parce qu’il n’avait point fait entrer en considération le principe des interférences. Il supposait que la lumière n’est sensible que dans les points où les ondes élémentaires coïncident parfaitement tandis que l’absence totale du mouvement lumineux ne peut tenir qu’à l’opposition des mouvemens élémentaires. C’est sans doute ce qui lui a fait croire qu’il ne s’infléchissait pas de lumière sensible dans les ombres, et l’a empêché de deviner les phénomènes de la diffraction, dont sa théorie pouvait lui dévoiler les lois sans le secours de l’expérience.

Cette théorie, aidée du principe des interférences indique donc la marche des rayons réfléchis, non-seulement dans le cas particulier d’une surface polie indéfiniment étendue, mais encore dans ceux d’une surface très-étroite ou discontinue ; elle fait, voir comment le peu de largeur de la surface occa-