Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/79

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par les sangsues au fondement, et non sur la région ombilicale.

Je conseillai l’usage progressif des pilules savonneuses avec les extraits amers un peu aloétiques, des bains, et ensuite les eaux de Vichy.

Ce traitement surveillé par la femme du malade fut exactement suivi, et avec un tel succès, qu’environ trois ou quatre mois après elle me ramena son mari dans un bien meilleur état physique et moral. Je continuai de le traiter encore quelques mois de la même manière, et il guérit radicalement.

On ne peut douter que les douleurs des intestins n’eussent augmenté chez ce malade, et qu’enfin l’entérite ne fût survenue, s’il n’avait suivi le traitement que je lui avais conseillé ; et encore plus vite, si un traitement excitant lui avait été prescrit, L’observation que je vais rapporter le prouvera de la manière la plus convaincante.

Observation IV. M. d’Ormesson, l’avant-dernier premier président du parlement de Paris, était depuis long-temps sujet à des douleurs que M. Cosnier, son médecin, avait bien connues sous le nom de coliques hépatiques. Il en avait diminué les douleurs et la fréquence par l’usage de doux savonneux réunis à de légers: amers sous diverses formes, par des bains, et par des sangsues au fondement, le malade ayant été sujet à des hémorroïdes, Cependant, nonobstant ce traitement, les coliques avaient eu quelques récidives.

Je fus appelé en consultation. La saignée par les sangsues fut conseillée, ainsi que des boissons rafraîchissantes et relâchantes avec quelques anodins. Les douleurs se calmèrent un peu, mais se prolongèrent.

Au lieu d’insister sur ce traitement, on conseilla au malade de recourir au remède de Durande médecin de Dijon, qui consiste en un mélange d’huile de térébenthine et d’éther