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XXXVIII
ÉLOGE DES DONATEURS DE L’ACADÉMIE.

de terminer sans vous entretenir du don vraiment exceptionnel que nous devons à M. Auguste-Tranquille Loutreuil. Ce bon Français qui, parti pour la Russie comme simple employé, y avait, à force de travail et de volonté, progressivement acquis une situation industrielle prépondérante, n’avait cessé de faire le bien pendant sa vie. Arrivé au terme de sa carrière, il a voulu laisser la plus grande partie de sa fortune, sous des conditions bien conçues, aux grandes institutions scientifiques de la France il a donné un million à la Caisse des recherches scientifiques, deux millions et demi aux Universités de France, trois millions et demi à l’Académie des Sciences.

Tous ces dons nous imposent de grands devoirs ; j’ai le ferme espoir que nous saurons les remplir. Aux garanties de compétence que nul ne songe à vous dénier, vous pouvez ajouter, mes chers confrères, toutes celles qui découlent de votre impartialité. Vous venez des quatre points de l’horizon. Notre Académie, à côté de chercheurs tout à fait libres, comprend des représentants des grands établissements Universités, Collège de France, École Polytechnique, Muséum, École Normale, etc. Affranchis par la diversité de nos origines de tout intérêt particulier, de tout. esprit de corps, unis dans une pensée commune de concorde et de dévouement à cette Science qui a été l’objet des études de toute notre vie, nous nous efforcerons d’employer tous les moyens qui sont mis à notre disposition pour justifier la confiance qui nous est témoignée, accroître la réputation de notre Compagnie, et surtout, pour faire honneur de plus en plus à notre cher pays.

En attendant, à tous ceux dont nous venons de rappeler les noms, nous adresserons l’expression de notre profonde gratitude. Ils la méritent d’abord pour le bien qu’ils nous ont permis de faire ; ils la méritent encore pour le grand et noble exemple qu’ils ont donné les premiers. Dans notre pays, si attentif à seconder les généreuses initiatives, cet exemple, il n’en faut pas douter, portera ses fruits et suscitera des imitateurs. S’il est vrai que le progrès continu de la Science, la