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AU SOMMET DU PIC DU M1DT- 99

i3.

plus grand nombre. Aux hautes latitudes, en effet, le climat quoique autrement modifié, n’agit pas autrement sur la vitalité des végétaux. Peu leur importe, durant tout le temps où ils sommeillent, comment se succèdent les jours et les nuits, comment procèdent les mois et les saisons. Des, degrés de froid très-divers ne leur sont pas moins indifférents sous le manteau de neige -qui égalise pour eux les températures* Ce qui les concerne, c’est la coupe générale de l’année^c’est la proportion établie entre la période du repos et celle des développements c’est surtout la durée, la marche et la mesure de la chaleur qui préside aux diverses fonctions de leur vie active.- Sous tous ces rapports, les plantes arctiques et les plantes alpines sont traitées de la même manière. Étroitement associées par cette communauté de condition, elles forment ensemble un groupe distinct dans le règne végétal, une petite tribu douée d’un tempérament particulier et d’une physionomie qui lui est propre. Leur aspect est le ïMême on serait bien en peine d’y démêler un caractère qui indiquât la diversité d’origine, ou pût servir à distinguer les espèces exclusivement affectées à une région, de celles que les deux régions possèdent en commun. Quel que soit le caprice des causes qui ont présidé à -la répartition des espèces, et séparé les unes par* d’énormes distances, tandis que les mêmes distances n’opposaient aucun obstacle à la rencontre des autres, nul doute, au moins, qu’elles rie pussent habiter toutes indistinctement les mêmes lieux si la nature avait obéi seulement à la loi des climats, et si ses distributions n’eussent été primitivement soumises à des nécessités dont il nous est bien difficile de pénétrer 1$ mystère.