Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/291

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AU SOMMET DU PIC 0U ;MÏBI. Tô3

remarqué l’île Melville ne possède comme la cime du Pic du Midi qu’^n seul arbrisseau, et cet arbrisseau est de même un saule, réduit aux mêmes dimensions couché de même, et bien moins distingue du nôtre par ses caractères spécifiques, qu’il n’est semblable par ses caractères habituels. Ainsi, avec des éléments en partie différents la Flore de cette île glaciale offre la contre-épreuve de la Flore de notre sommet espèces en nombre à peu près égal, appartenant aux mêmes familles et souvent aux mêmes genres, plus ou moins analogues aux nôtres quand elles ne sont pas exactement identiques, semblables de port et d’aspect, et se trouvant dans des rapports pareils avec la végétation de lieux tantôt voisins et tantôt éloignés c’est d’abord, comme au Pic du Midi, un certain nombre de plantes qui paraissent exclusivement propres à cette région c’est ensuite un fonds de végétation.qu’elle partage avec les régions, environnantes ; c’est enfin quelques espèces qui se retrouvent isolées de leur cortège, dans des contrées fort distantes, comme pour attester l’analogie de climats séparés par des intervalles de 20 et 3o degrés.

Tout est à deux faces dans ces distributions si singulières. Les espèces qui vivent également au voisinage du pôle et au sommet de nos montagnes, peuvent être, si l’on veut, l’indication pure et simple du climat, et constater la conformité physique des deux stations, en ce qui concerne les besoins de la vie végétale. Considérées sous un autre point de vue, elles seront seulement des espèces plus dociles et susceptibles de se plier aux différences inaperçues de situations d’ailleurs suffisamment analogues. Le même doute ne s’élève pas à l’égard des plantes que nos sommets possèdent,