Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/472

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monstrative de ce que la première de ces deux forces est un phénomène composé. Toutes les fois que deux points matériels agissent l’un sur l’autre, soit en vertu d’une force qui leur soit inhérente, ou d’une force qui y naisse par une cause quelconque, telle qu’un phénomène chimique, une décomposition ou une recomposition du fluide neutre résultant de la réunion des deux électricités, on ne peut pas concevoir cette force autrement que comme une tendance de ces deux points à se rapprocher ou à s’éloigner l’un de l’autre suivant la droite qui les joint, avec des vitesses réciproquement proportionnelles à leurs masses, et cela lors même que cette force ne se transmettrait d’une des particules matérielles à l’autre que par un fluide interposé, comme la masse du boulet n’est portée en avant avec une certaine vitesse, par le ressort de l’air dégagé de la poudre, qu’autant que la masse du canon est portée en arrière suivant la même droite, passant par les centres d’inertie du boulet et du canon, avec une vitesse qui est à celle du boulet, comme la masse de celui-ci est à la masse du canon.

C’est là un résultat nécessaire de l’inertie de la matière, que Newton signalait comme un des principaux fondements de la théorie physique de l’univers, dans le dernier des trois axiomes qu’il a placés au commencement des Philosophiæ naturalis principia mathematica en disant que l’action est toujours égale et opposée à la réaction car deux forces qui donnent à deux masses des vitesses inverses de ces masses, sont des forcés qui les feraient produire des pressions égales sur des obstacles qui supposeraient invinciblement à ce qu’elles se missent en mouvement, c’est-à-dire des forces égales. Pour que ce principe soit applicable dans le cas de l’action mu-