Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/630

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composition. Cette opinion se trouve aujourd’hui confirmée par les expériences de M. Arago, qui ont fait voir que les métaux l’eau, le verre, le bois, etc., agissent sur l’aiguille aimantée quand ils sont en mouvement, ou quand l’aiguille oscille dans leur voisinage. Mais ce que cette découverte a, ce me semble, de plus important c’est qu’elle nous apprend que le magnétisme agit dans les corps en mouvement avec une intensité et suivant des lois très-différentes de ce qui a lieu dans les corps en repos. Cette différence d’action a aussi été remarquée par M. P. Barlow, mais dans le fer seulement, et non pas dans des substances comme le cuivre, par exemple, où le magnétisme est à peine sensible dans l’état de repos et où il se montre avec une grande intensité dans l’état de mouvement. C’est à l’occasion de ces expériences, maintenant bien connues des savants que j’ai écrit ce nouveau Mémoire.

Je continuerai d’appeler éléments magnétiques, les petites portions des corps aimantés dans lesquelles les fluides boréal et austral peuvent se mouvoir, et qui sont séparés par d’autres portions imperméables au magnétisme. La proportion de la somme de leur volume, au volume entier de chaque corps, varie dans les différentes matières ; ce qui suffit pour expliquer comment, dans l’état de repos, ces matières donne des signes de magnétisme plus ou moins marqués sous l’influence des mêmes forces extérieures. Cette proportion peut aussi dépendre de la température des corps aimantés par l’influence ; et ce serait pour cela que l’intensité de leurs actions magnétiques changent avec leur degré de chaleur. Mais pour se rendre raison de la différence d’action du magnétisme dans les deux états de mouvement est de repos, d’un