Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que dans ce grand intervalle de Mars à Jupiter, et à une distance peu différente de celle qui était indiquée, on a découvert quatre petits astres qui semblent être autant de parties séparées d’un seul corps planétaire et qu’on ne peut apercevoir qu’avec l’aide des télescopes. Ces observations capitales ont été faites vers le commencement de ce siècle on les doit à MM. Piazzi, Ollbers et Harding.

On s’entretenait en Angleterre, et dans toute l’Europe, des travaux astronomiques du maître de musique de la chapelle de Bath, de la perfection de ses instruments, qui étaient tous son ouvrage, des circonstances singulières de sa vie, du secours que les arts lui avaient donné, du noble usage qu’il faisait de ses loisirs. Tous ces détails vinrent à la connaissance du roi. Georges III aimait les sciences comme l’ornement des états et comme une source pure de gloire et de prospérités publiques. Il appela Herschel, prévint et combla tous ses vœux, et voulut qu’il fixât sa résidence à Datchett et bientôt après à Selough, à très-peu de distance de son château de Windsor.

Cette retraite de Selough devint un des lieux remarquables du monde policé : il fut visité par des voyageurs, illustres. Herschel l’habitait avec sa famille ; c’est là qu’il a achevé sa longue et mémorable carrière. Le roi s’intéressait à toutes ses recherches et voulais souvent augmenter les dépenses proposées, afin que rien ne bornât ni la perfection ni les dimensions des instruments. L’histoire doit conserver à jamais la réponse de ce prince à un étranger célèbre qui le remerciait des sommes, considérables accordées pour les progrès de l’astronomie. Je fais les dépenses de la guerre, dit le roi, parce qu’elles sont nécessaires ; quant à celles des sciences, il m’est