Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/86

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qu’il nomme planétaires, d’une forme sphérique mieux terminée, et d’un éclat plus homogène. Il montre la variété singulière de cet ordre de phénomènes dont la plupart étaient inconnus. Ses catalogues contiennent plus de deux mille nébuleuses, les unes semblables à la voie lactée, d’autres ouvertes à leur milieu et de figure annulaire la plupart sous les formes les plus diverses et les plus irrégulières. Enfin il ajoute une multitude d’observations à celles que l’on avait déjà faites sur les étoiles colorées rouges, bleues, vertes, ou qui offrent les nuances de ces couleurs, et principalement sur les étoiles doubles ou multiples.

Si maintenant on considère l’ensemble de ces faits, on s’élève naturellement à l’idée d’une matière lumineuse rare et diffuse dont tous les corps célestes ont été formés. Cette matière, répandue dans toutes les parties de l’univers, y est très-inégalement condensée ; elle est encore l’état de vapeur dans plusieurs nébuleuses, et dans les atmosphères si étendues et si variables des comètes. Le principe de la gravitation n’agit pas seulement sur les corps du système planétaire ; il est présent dans tous les points de l’espace et toujours opposé à la force expansive de la chaleur. On conçoit que l’attraction universelle a pu réunir progressivement ces vapeurs lumineuses ; que les centres brillants ou uniques ou multiples, les groupes d’étoiles, les corps solides se sont formés. Ces effets ne sont pas également sensibles dans les différents astres ; ils sont très-avancés pour les uns, très-faibles pour les autres, et tendent à s’y manifester de plus en plus. Enfin les mêmes causes entretiennent parmi tous ces corps des mouvements immenses que l’extrême éloignement nous permet à peine de distinguer.