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ÉLOGE HISTORIQUE
de
M. LE COMTE BERTHOLLET,


Lu à la séance publique du 7 juin 1824 ;


Par M. le baron CUVIER, Secrétaire Perpétuel.

Quelque grande, quelque heureuse qu’ait été la carrière de M. Berthollet, son histoire n’en est pas moins uniforme et toute scientifique. Témoin des événements les plus surprenants, porté par eux dans des climats lointains, élevé à de grandes places et à des dignités éminentes, tout ce monde extérieur est peu de chose pour lui en comparaison de la vérité, ou même d’une vérité. Particulier, académicien, sénateur, pair de France, il n’existe que pour méditer et pour découvrir. La science fait naître à chaque instant dans ses mains de ces procédés avantageux, de ces industries fructifiantes qui enrichissent les peuples ; mais ce n’est point pour ces applications faciles qu’il la poursuit ; c’est pour elle seule : dans l’invention la plus utile il ne voit qu’un théorème de plus ; et dans ce théorème, qu’un échelon d’où il s’efforce d’apercevoir et d’atteindre un théorème plus élevé.