Page:Mémoires de la Société d'ethnographie, Tome XII, 1874.djvu/311

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L’histoire de l’Amérique avant la découverte de Christophe Colomb est une conquête de l’Américanisme. Cette belle branche de l’érudition, trop souvent dédaignée ou méconnue des académies, plus d’une fois persécutée, et, pour comble d’infortune, abandonnée tant de fois aux mains des rêveurs, des illuminés et des fous, n’en offre pas moins à la recherche humaine les annales vingt et vingt fois séculaires des habitants de la moitié de notre planète.

Brasseur de Bourbourg reprochait à nos linguistes de vouloir faire des cours de linguistique générale en laissant de côté les langues d’un hémisphère entier. Ne pourrait-on pas en dire autant pour presque toutes les branches de nos sciences, — de nos sciences historiques tout au moins, — et se demander comment on peut songer à entreprendre l’étude philosophique de l’homme et de la création, lorsqu’on néglige volontairement de s’occuper de la moitié du genre humain et de la moitié du globe qu’il habite?

L’Américanisme, en dépit des circonstances fâcheuses qui ont entouré son berceau, en dépit des obstacles que la