Page:Mémoires de la Société d'ethnographie, Tome XII, 1874.djvu/316

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qu’ Atlas vient du thème inusité « je porte », parce qu’un roi de Mauritanie, ainsi nommé, passait pour supporter le Ciel comme le feraient des colonnes! Mais on sait que les Anciens n’étaient pas difficiles en matière d’étymologie et que les philologues de l’antiquité classique ne se faisaient jamais scrupule d’expliquer les noms étrangers par des racines de leur propre langue.

Ensuite il est à remarquer, comme l’a fait observer le savant doyen de l’Académie de Stanislas [1], qu’en parallèle avec les langues du Nouveau-Monde qu’on a définies par le terme générique de polysynthétiques, se trouve aux extrémités occidentales de l’Europe, l’idiome d’un peuple considéré comme appartenant aux époques les plus anciennes de notre continent, le Basque, dont le polysynthétisme est également un des caractères fondamentaux. Si l’on ajoute à cela qu’on a cru découvrir des rapports entre le Basque et le Berbère, idiome des autochthones de l’Afrique du Nord (Libye, Mauritanie, etc.), on est frappé de la coïncidence au moins singulière qui vient à l’appui de la doctrine relative à l’identification de l’Atlantide avec une terre quelconque du système américain.

L’Atlantide de Platon, d’après le récit de ce philosophe, fut, il est vrai, submergée en un jour et une nuit, de sorte

  1. M. le baron Guerrier de Dumast, de l’Institut, dans les Mémoires de l’Académie de Stanislas, t. XIII (Nancy, 1868).