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CORRESPONDANCE

le matin. — Aujourd’hui, nous dînons chez les Darell que je n’aime pas du tout ; ils sont vulgaires au possible. Hier, à la library, j’ai fait connaissance avec Mrs Lushington, fort liée avec les North ; elle était miss Lewis, sœur du Mank ; on la dit auteur elle-même et femme d’un grand mérite. J’ai rencontré, avant hier, lady Bective ; du plus loin qu’elle m’a aperçue, elle m’a fait révérence sur révérence, smile sur smile. J’étais à cheval ; j’ai rendu tout cela sans m’arrêter, mais je compte passer chez elle ce matin ; cela ne vaut pas la peine d’être fâchée contre si peu de chose. Je suppose que lady Mary est in love, car le bal la fatigue, le bruit d’une baffle l’assomme. La library est toujours si pleine ; cela l’étouffe ; enfin la solitude et les shrubberies sont les seuls charmes qu’elle trouve à Bognor. C’est lady Elisabeth qui m’a conté tout cela, car je ne l’ai pas vue, comme vous savez. J’imagine que je pourrai bientôt juger par moi-même des progrès de la santé de Reeson ; il me semble qu’il est attendu avec impatience, je souhaite de tout mon cœur que cela se termine bientôt. — Mille choses au bon papa. J’étais si épouffée hier que tous ces beaux raisonnements je ne les ai pas autrement compris. — Voilà votre lettre ; l’adresse que je vous ai donnée pour mon paquet devient donc inutile mais la manière dont il me parvient m’est infiniment désagréable. Voulez-vous bien dire à Foster de se plaindre de ce qu’on nous a envoyé la gazette du 3 septembre ce matin. — Adieu, mes chers amis, je vous embrasse tous deux de tout mon cœur ; adieu, au revoir.



Hothampton Crescent, vendredi 12 septembre 1800.

Je n’ai que le temps de vous embrasser ce matin, ma bonne maman, parce que je compte aller à Chi-