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enfouies sous le dernier terrain de comblement, depuis la rive gauche du Tarn jusqu’au plateau de Naurouse, où se fait le partage des eaux du canal.

Les ossemens fossiles paraissent appartenir spécialement à ces dernières émissions de limons et de sables, qui sont néanmoins encore tertiaires, et par conséquent antédiluviennes.


§ IX. Terrain de comblement du bassin Gébenno-Pyrénéen.

Prenons pour dernier exemple des terrains de comblement tertiaires, celui du bassin gébenno-pyrénéen[1], où se trouvent amoncelés les débris des montagnes peu élevées qui en forment l’enceinte, depuis le promontoire de la Nouvelle jusqu’à celui de Cette.

Les graviers y sont aussi presque tous quarzeux et mêlés seulement de quelques galets calcaires et basaltiques qui proviennent des lieux voisins. Les débris quarzeux sont au contraire nécessairement descendus des montagnes où les torrens prennent leur origine.

Les limons sont en général rouges ; quelques uns sont d’un jaune pâle. Tous proviennent de l’altération pulvérulente des roches calcaires qui entourent le bassin tertiaire.

La production d’efflorescences rougeâtres à la surface des roches calcaires secondaires est un fait presque général, et son rapport avec le dépôt limoneux, improprement appelé diluvien, semble évident. On voit partout les saillies et les fragmens de la glauconie, de l’oolite, du lias de ces contrées, se fendiller, se déliter, et se couvrir d’une poussière rouge ou jaunâtre que les eaux pluviales lavent et entraînent.

Les pouzzolanes des volcans éteints fournissent aussi des limons à ces dépôts et y conservent leurs propriétés. Ceux-ci sont peu mélangés de parties calcaires. On les emploie dans les cimens hydrauliques, et on les mêle aux glaises plastiques pour la fabrication des poteries qu’on veut rendre propres à supporter l’action du feu. Les poussières des calcaires d’eau douce prennent aussi une teinte rougeâtre ; celles du calcaire marin tertiaire demeurent ternes et grises.

Le limon rouge des cavernes à ossemens n’a pas d’autre origine que l’altération pulvérulente des roches calcaires où elles sont creusées. La couleur de ces limons devient noirâtre quand leur humidité constante met en décomposition les matières animales qui s’y trouvent enveloppées ; il suffit de les dessécher pour leur rendre la couleur rouge.

Les dépôts limoneux du bassin gébenno-pyrénéen, mélangés ou non de graviers, sont le plus souvent disposés en lits horizontaux ; mais ces lits peu réguliers sont aussi peu étendus.

Dans leurs intervalles, et surtout à leur faîte, se trouvent des amas informes

  1. Ce bassin embrasse les vallées de l’Aude, de l’Orb et de l’Hérault.