Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/328

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du sol tertiaire dans la direction du sud. Néanmoins il est remarquable de le voir s’élever aussi haut : du reste des bancs de cailloux peuvent être confondus avec des alluvions anciennes, ressemblant à celles qui recèlent de l’or, à Olapian.

« La nature sauvage et boisée des montagnes porphyriques de Nagyag y rend difficile la distinction de plusieurs éruptions porphyriques ; néanmoins on y trouve des roches très différentes. Les monts Csatars, les sommités pointues du Szekeres et le mont Bihar, forment une espèce d’amphithéâtre demi-circulaire autour des mines, et s’élèvent à quelques mille pieds sur le lit du Maros. Ces montagnes sont formées d’un porphyre gris, à mica, à amphibole et feldspath vitreux. Une roche semblable, plus foncée et quarzeuze, y semble moins commune.

« Autour des mines ces masses ont pris un tout autre aspect, par suite d’altérations ignées, de sublimations de minerai et de décolorations par les vapeurs acides. Il semble qu’une portion cylindroïde du porphyre a été surtout exposée à ces actions singulières. Dans cette partie le porphyre est plus ou moins blanc, gris très clair, ou violâtre. L’amphibole n’y est plus visible, et les cristaux de feldspath n’y forment plus que des taches blanches et terreuses. La roche métallifère est même réduite çà et là en une masse argileuse. Une multitude de fentes, le plus souvent extrêmement minces, ou même imperceptibles, traversent ce solide cylindroïde, sous la forme d’un véritable réseau, en même temps que beaucoup de parties de la roche contiennent des particules microscopiques de pyrites ou d’autres minerais. Les fentes les plus larges, ou celles de quelques pouces, sont remplies de manganèse carbonaté et de quarz, en partie cristallisé, et tapissant des cavités. C’est là le gîte fameux du tellure natif, aurifère et plombifère, associé avec du bismuth, de la blende, de la galène, des pyrites et un peu de chaux carbonatée magnésifère[1].

« Entre Deva et Dobra, on longe des éminences d’un grès grossier, composé de débris de quarz, de micaschiste, de schiste argileux, et de feldspath, avec assez de lamelles de mica blanc. Ces roches, en couches horizontales, alternant avec des variétés fines, grises, blanches, ont des rapports minéralogiques avec les roches de Szesesor, comme aussi avec les molasses, et surtout avec certains agrégats près des salines de la Gallicie orientale. N’ayant pu que les voir recouvertes par les sables tertiaires les plus récens, je n’ose les placer qu’avec doute dans le sol tertiaire.

« Près de Lesnek, une masse de ces rochers de grès s’était éboulée dans la Maros, de sorte que, lors de mon passage, j’eus le plaisir de voir le lit de la

  1. Je sens toute l’imperfection de ces données sur les mines de Nagyag ; mais l’empoisonnement horrible et lent par lequel mes domestiques espéraient se débarrasser de moi, m’avait déjà enlevé mes forces lors de ma visite en ces lieux. A. B.