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Mémoire

la cornue et autour du tube. Ce tube étoit tellement chauffé, que la partie inférieure et les parties latérales seules n’étoient rouges ; de cette manière il a parfaitement résisté pendant toute l’opération, qui a été de neuf heures. Pendant tout ce tems, la liqueur du premier flacon s’est accrue de l’eau, de l’acide et de l’alcool qui se volatilisoient ; du gaz éthéré arrivoit dans le tube rouge, mais constamment je n’ai recueilli à l’extrémité de l’appareil qu’un gaz fétide assez abondant, brûlant difficilement avec une flamme blanche et comme huileuse, et ne déposant dans sa combustion aucune trace d’acide muriatique ; donc tout le gaz éthéré étoit complettement décomposé : c’étoit ce que j’avois prévu et ce que je desirois.

L’opération une fois terminée, je m’empressai de déluter l’appareil, et voici ce que j’observai : non-seulement la liqueur du premier flacon étoit très-acide, mais celle du second l’étoit aussi très-fortement. Il étoit même arrivé de l’acide jusque dans le troisième flacon, car la potasse qu’il contenoit étoit en partie saturée ; l’eau de la terrine n’en contenoit point. Il ne s’agissoit plus alors que de savoir si l’acide qui avoit disparu dans la cornue par la formation du gaz éthéré se retrouvoit dans le second et le