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Combinaison du soufre

dont le poids se trouve ainsi plus considérable que trois fois celui du soufre qu’elle renferme.

Cette liqueur répand dans l’air d’abondantes vapeurs. Son odeur vive et piquante rappelle, lorsqu’elle est foible, celle du soufre qui se volatilise ou du phosphore en combustion lente. J’ai trouvé plusieurs fois à cette combinaison 1,7 de pesanteur spécifique par une température de 10°. Elle a les caractères d’un acide concentré ; elle excite une violente effervescence avec les carbonates alcalins. Le papier teint avec du tournesol rougit dès que ses vapeurs l’atteignent ; plongé rapidement dans la liqueur elle-même, sa couleur passe subitement au rouge, et n’est nullement détruite. Mais ce qui prouve encore plus positivement qu’il n’y existe plus d’acide muriatique oxigéné, c’est que si on agite la liqueur dans de l’eau colorée de la nuance la plus foible de dissolution d’indigo, la couleur n’est point altérée.

La densité de ce liquide l’empêche de se mêler à l’eau ; et si l’on en verse quelques gouttes dans une quantité d’eau beaucoup plus considérable elles se réunissent au fond du vase en y subissant la décomposition observée par M. Thomson. On voit alors à la surface de ces globules, qui d’abord ont conservé leur