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des sulfates par la chaleur.

bien inférieure sans doute à celle qui est due à la combustion du soufre et du nitre dans l’air, il faut nécessairement en conclure qu’une haute température est contraire à la formation de l’acide sulfurique. Si cette conclusion ne paroissoit pas suffisamment rigoureuse, je pourrois ajouter, pour la fortifier, d’autres expériences. Quand on brûle du soufre dans du gaz oxigène, on n’obtient que de l’acide sulfureux, et certainement il y a dans ce cas une température très-élevée. Depuis Lavoisier, qui avoit pensé que la combustion du soufre dans l’oxigène donnoit de l’acide sulfurique, tous les chimistes avoient partagé la même opinion ; mais M. Chaptal a prouvé qu’elle n’étoit pas fondée. Enfin en brûlant du gaz hydrogène sulfuré dans le gaz oxigène on n’obtient encore que de l’acide sulfureux.

Puisqu’on peut obtenir de l’acide sulfurique sans le secours du gaz nitreux, il faut donc qu’il y ait d’autres causes qui concourent à sa formation.

M. Fourcroy a fait voir qu’on pouvoit conserver longtems ensemble du gaz oxigène et du gaz acide sulfureux, pourvu qu’ils fussent secs. Mais si ces deux gaz sont en contact avec l’eau, elle les absorbe l’un et l’autre en détruisant