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Page:Mémoires du Baron de Marbot - tome 1.djvu/396

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MÉMOIRES DU GÉNÉRAL DE MARBOT.

parte. L’électeur de Saxe, devenu l’allié et l’ami de la France, fut élevé à la dignité de roi et reçut en outre le grand-duché de Varsovie, composé d’une vaste province de l’ancienne Pologne qu’on reprenait aux Prussiens. Je passe sous silence les articles moins importants du traité, dont le résultat fut de rétablir la paix entre les grandes puissances de l’Europe continentale.

En élevant son frère Jérôme sur le trône de Westphalie, Napoléon ajoutait aux fautes qu’il avait déjà commises, lorsqu’il avait donné le royaume de Naples à Joseph et celui de Hollande à Louis. Les populations se sentirent humiliées d’être forcées d’obéir à des étrangers qui, n’ayant rien fait de grand par eux-mêmes, étaient au contraire assez nuls, et n’avaient d’autre mérite que d’être frères de Napoléon. La haine et le mépris que s’attirèrent ces nouveaux rois contribuèrent infiniment à la chute de l’Empereur. Le roi de Westphalie fut surtout celui dont les agissements firent le plus d’ennemis à Napoléon. La paix conclue, les deux empereurs se séparèrent avec les assurances mutuelles d’un attachement qui, alors, paraissait sincère.