Page:Ménard - Éros, 1872.djvu/18

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ÉROS.

4. Guigniaul, pl. cii, n° 409.

2. lbid., pi. xcviii, n" 408.

sion, mais une idée plus élevée, qui se fait jour à travers la légèreté de la forme, l’épuration de l’âme par la douleur et la mort, puis sa résur- rection et son union mystique avec l’amour divin. Toutefois, ce mysti- cisme funèbre s’est surtout développé dans la dernière période de l’Hel- lénisme, et c’est souvent d’après la date d’un monument qu’on peut décider avec quelque vraisemblance s’il contient une allusion aux desti- nées ultérieures de l’âme ou une simple allégorie de la vie terrestre. L’union d’JÎros et de Psychè, représentée sur un sarcophage du musée britannique’, peut bien signifier la réunion de l’âme bienheureuse avec

l’amb ksclavk du DÉsrit.

l’idéal poursuivi en vain pendant la vie mais le même sujet, dans des œuvres plus anciennes, comme le célèbre camée de Tryphon contem- porain d’Alexandre, paraît se rapporter plutôt à la naissance qu’à la mort. C’est une scène de mariage dont tous les personnages sont des enfants ailés. Les deux époux voilés et tenant des colombes, emblème d’amour conjugal, sont conduits avec une chaîne par Éros, ou par l’Hy- men, qui tient un flambeau et remplit les fonctions deparanymphe. Deux autres amours, peut-être Himéroset Pothos, les accompagnent, l’un pré- parant le lit nuptial, l’autre tenant sur la tête des époux une corbeille de fruits, emblème de fécondité. C’est en effet par son union avec le Désir que l’âme entre dans la naissance, et descend des hauteurs de la- voie lactée dans la sphère troublée de la vie.