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Page:Ménard - Exégèse biblique et Symbolique chrétienne, 1894.djvu/27

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l’incarnation du Diable : dans les peintures chrétiennes, la mère de Dieu foule un serpent sous ses pieds.

Il y a dans les traditions grecques des symboles qu’on peut rapprocher du récit de la Bible. L’homme tiré du limon et formé à la ressemblance des Dieux, ne se trouve, à la vérité, que dans un ouvrage récent, les Métamorphoses d’Ovide, mais les deux poèmes d’Hésiode exposent la fable de Promètheus et de Pandora, qui rappelle, non par la forme, mais par le sens, la fable juive d’Adam et d’Ève. Le Titan Promètheus, père de la race humaine, est enchaîné pour avoir ravi le feu du ciel : Adam est exilé du paradis pour avoir volé le fruit de l’arbre de la science. Le Keroub qui garde la route de l’arbre de vie fait penser à èphaistos qui forge les chaînes de Promètheus. La curiosité d’Ève intervient dans la fable comme celle de Pandora. J’expliquerai tout à l’heure la signification morale que le christianisme a donné à la fable d’Adam et d’Ève, je n’ai à parler en ce moment que de la mythologie juive. Si on s’en tient au texte de la Bible, cette fable, comme celle de Pandora, est un tableau mythologique de la naissance de la civilisation. Le poète grec la rattache à la conquête du feu, source de toute industrie. Dès que Promètheus a ravi le feu du ciel, Zeus envoie aux hommes un mal pour compenser un bien : il charge Hèphaistos de modeler la vierge Pandora, qui représente à la