Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/164

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Allume l’étincelle, et répands à la fois
Tous les trésors d’amour cachés dans ta ceinture ;
Secoue autour de toi l’or de ta chevelure,
Donne au marbre glacé la pensée et la voix ! »

Il dit ; et, couronné suivant l’usage antique,
Il fait couler le lait sur l’autel domestique ;
L’offrande se consume, et soudain les échos
Sur un mode inconnu répétèrent ces mots :

« O toi que j’ai conduit par d’austères études
À l’inspiration, fille des solitudes !
Refoule ta prière et tes vœux dans ton sein.
L’éternelle beauté se dérobe au vulgaire ;
Elle n’ouvre son sanctuaire
Qu’au seul prêtre de l’art, vierge d’amour humain.

Des secrets de l’Olympe interprète fidèle,
Est-ce donc pour toi seul qu’un Dieu te les révèle ?