Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/200

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Voix des grands palmiers verts échangeant leurs baisers
Dans les vents embrasés ;
Roucoulements d’amour, soupirs des tourterelles,
Doux frémissements d’ailes,
Volez, suspendez-vous sur les brises nouvelles,
Murmures apaisés !

Volupté ! volupté ! source de toute vie,
La nature ravie
T’appelle ! La vois-tu palpiter et frémir
Sous l’éternel désir ?
Mêle encor, pour noyer notre soif haletante,
Dans ta coupe énervante
Tes magiques poisons, et la sève brûlante
Du fruit qui fait mourir !
Les êtres tour à tour meurent sous ton étreinte,
Mais toi, volupté sainte,
Tu rejettes, ainsi que des jouets brisés,
Tes amants épuisés.