Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/233

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Que tu nous as promise au ciel, parmi tes lis,
A nous qui pour époux avons choisi ton fils ?


LES CROISÉS.

Nous partons, Dieu le veut ! qu’il bénisse nos armes ;
Car au delà des mers nous t’allons conquérir,
Cité sainte où pour nous son fils voulut mourir.
Nos mères ont mouillé nos casques de leurs larmes :
Que la mère de Dieu les protège ! Au manoir
Plus d’une doit mourir avant de nous revoir.


LES ESCLAVES.

Seigneur, toi qui promis aux serfs la délivrance,
Prends pitié de nos pleurs ! Nous aurions pu changer
Les fers de l’esclavage en glaive, et nous venger-,
Mais à toi seul, Seigneur, appartient la vengeance.
Seigneur, ton fils est mort pour nous aussi ! Pourquoi
Nos cris sont-ils si longs à monter jusqu’à toi ?