Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/254

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l’histoire est là, qui nous enseigne que la vie et le développement de toutes les nations civilisées traversent nécessairement une période de révolution. »

Cette vue simpliste sur l’autocratie russe n’appartient pas seulement aux étrangers, mais bien encore à la majorité des Russes. Même — et c’est ce qu’il y a de plus important, de plus étonnant et peut-être de plus triste — elle n’appartient pas seulement aux spectateurs sympathisant à la révolution, mais aussi à beaucoup de ses acteurs. Ces derniers n’ont pas tous le même idéal : mais quel qu’il soit, — monarchie constitutionnelle ou république démocratique— il n’empêche nullement nos hommes d’avant-garde de tous les partis de se rencontrer dans la même conception dn tsarisme qu’ils considèrent comme une forme politique caduque, pourrie par le temps, comme un vêtement de barbare désormais insuffisant.

Qu’il me soit permis, toutefois, d’attirer l’attention sur ce fait que, jusqu’à ce jour, l’autocratie russe n’a changé aucun de ses traits essentiels et qu’aucun parti politique n’a rien vu de son idéal social entrer dans la réalité de la vie. Si nous arrêtons notre pensée sur les transformations extérieures qui peuvent amener à croire que le tsarisme est ruiné, nous verrons bien que ce n’est là qu’une