Page:Méric - À travers la jungle politique et littéraire, 2e série, 1931.djvu/111

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Tout de même, Renan (on prend ce qu’on veut chez lui), lui inspira le goût de la science et en fit un adepte de l’évolutionnisme. C’était déjà un premier pas. Sembat avait alors à peu près vingt-deux ans. Il se fit inscrire à la « Société républicaine d’économie sociale ». Cette société comptait tous les députés socialistes de l’époque. Il y avait, entre autres, un certain Planteau, qui entra plus tard dans la magistrature et qu’on retrouva, aux Assises, comme président, lors d’un procès Hervé. Ainsi le veut la vie.

En même temps, Sembat fréquentait la Revue Socialiste, de Benoît Malon, Fournière et Rouanet. Puis, un beau jour, il décida d’avoir son journal à lui. Il acheta la Petite République. C’était à la fin du ministère Constans. Parmi les rédacteurs de ce quotidien, on notait Henri Pellier, Henri Turot, René Goblet, Sarrien, Peytral, Lockroy, et… Millerand.

Peu à peu, sous la direction de Sembat, le journal se transforma. Puis il passa à Millerand et devint beaucoup plus révolutionnaire. Il avait alors comme collaborateur des hommes comme Paul Brousse et Jean Allemane.

En 1893, Sembat était élu député des Grandes-Carrières. Rapidement, il devint un des leaders du groupe socialiste, au Parlement. Puis il se lia avec Vaillant qui le décida à entrer au Comité révolutionnaire central (le futur parti socialiste blanquiste) où il rencontra, entre autres, Maurice Allard, député du Var. Ce Sembat était complètement différent de l’ancien. Il était alors entièrement acquis à la Révolution et au Socialisme.

À la Chambre, il eut des interventions qui firent scandale. Il protesta, notamment, contre la campagne de Chine et réclama l’évacuation. Il s’éleva contre l’invasion de la Bourse du Travail par les argousins de Lépine. On eut beau le huer. Dès ses débuts, il s’imposa par son im-