Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/261

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donc combattu l’Empire pour que Clemenceau chaussât les bottes de Napoléon III ?

« La République de Clemenceau est, d’ailleurs, au-dessous de l’Empire… Les temps sont troubles. Il est tout naturel que, quand les couards se taisent ou se cachent, les petit-fils de proscrits se dressent. »

Dans un autre numéro, Allard s’exprimait ainsi :

« Ne pouvant coffrer le père, on coffre le fils. C’est ainsi que les grands se vengent des petits. »

De son côté, le bon Prosper Ferrero, qui fut très longtemps député socialiste de Toulon, disait :

« Il ne faut pas attendre de ce gouvernement une initiative libérale. Il aggraverait, s’il le pouvait, les passages du Code permettant d’envoyer à la Santé les écrivains libertaires. Un régime de silence lui irait à merveille ; il a déjà créé à la Chambre le groupe bienveillant des muets du Sérail — ; il s’en trouve bien. Il a besoin, maintenant, d’un journalisme domestiqué en lequel l’habile maniement de l’encensoir remplacerait le talent. »

Enfin, de tous les coins du département, de violentes protestations affluaient. C’était une indignation générale. De la commune de Vidauban, pour prendre un exemple, les groupes républicains écrivaient : « Clemenceau a poursuivi son triste chemin. Étant donnés son tempérament, son audace, son insatiable ambition, il ne pouvait agir autrement qu’il agit et ils sont frappés de cécité les républicains