Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/53

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armée de camelots et ils avaient eu la fâcheuse pensée de crier : « Vive la République ! » ou « Vive la Sociale ! » À quoi Plateau bon chrétien, selon la tradition des moines guerriers et des égorgeurs de la Saint-Barthélemy, répliquait par le commandement : « Cognez » !

Un autre soir, cependant, le terrible Plateau fut rudement « sonné ». La chose se passa au Manège du Panthéon où divers orateurs honnis par ces messieurs de la Royale devaient prendre la parole.

Les camelots, fidèles à leur méthode, avaient décidé d’envahir la salle et de tout chahuter. Seulement, ils comptaient sans Almereyda et ses « Jeunes Gardes ».

Dès l’ouverture de la réunion, les camelots furent repérés. On les laissa entrer, s’asseoir tranquillement. Puis, avisant Maurice Pujo, Almereyda l’aborda et lui dit :

— Sachez, monsieur, que nous ne tolérerons, ce soir, aucune perturbation, pas le moindre cri et que nous sommes disposés à employer les moyens les plus violents.

Pujo fut s’installer. D’un signe, Almereyda fit placer quelques jeunes gardes autour de lui. Et, chaque fois qu’un camelot était signalé, il avait à ses côtés quelques surveillants farouches qui ne le perdaient pas de vue.

La séance s’ouvrit. Alors il se passa ceci. Un royaliste lança une interruption : « Vive le Roi ! » Aussitôt, v’lan ! Il fut saisi, passé de main en main et jeté à la rue, non sans horions. À un autre coin de la salle, un nouveau cri : « Vive l’Armée ! À bas les