Pourtant, dans l’esprit de quelques anarchistes, la fausse monnaie constituait la panacée destinée à mettre fin à tous les maux dont souffraient les hommes. Elle devait aussi leur assurer confort, vie paisible, possibilités de propagande. Quelques-uns, à la vérité, y réussirent. Ils surent conquérir cette vie confortable qu’ils rêvaient, Seulement ce fut l’État et ses gardiens de prison qui s’en chargèrent.
Mais étaient-ce là les seules formes d’illégalisme ?
Non. Il y avait encore le refus de payer le terme.
Les camarades mettaient leur point d’honneur à rouler le propriétaire.
Conterais-je encore une anecdote ?
Un matin un brave propriétaire, flanqué de son concierge, se présente chez son locataire, anarchiste connu, et, prétendait-on dans le voisinage, assez dangereux.
— Vous désirez ? demanda le locataire.
— Monsieur… excusez-moi… Je viens pour le terme.
— Le terme… Ah bon… j’y suis.
L’anarchiste fait mine de se recueillir, puis il s’empare d’un dictionnaire et se met à lire :
— Terme… ah ! ah !… figure d’homme dont la partie inférieure se termine par une gaine…
Et souriant :
— Avez-vous une gaine ?
— Mais, monsieur, proteste le propriétaire.