Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/130

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injustices dont le père était victime et dont les effets désastreux rejaillissaient sur tous.

Plus il avançait en âge, confia plus tard le père, plus il devenait ardent.

Vint l’heure du service militaire. Le jeune Valet n’attendit point. Il passa en Belgique. C’est là qu’il connut Garnier. Puis, revenu à Paris, il adhéra à la « Jeunesse Révolutionnaire ». Ce groupement disparu, que fit-il ? Que devint-il ?… Romainville, l’illégalisme et la sombre bagarre !… On ne devait plus le revoir.



Garnier. Celui-là était adoré de sa mère qui le guida jusqu’à l’âge de vingt ans. Il travaillait avec assiduité au grand contentement de ses employeurs.

Il se montrait plein de tendresse. Il disait souvent à sa mère : « Tu verras, maman, comme tu seras heureuse ! Tu sais que le travail ne me fait pas peur ».

Comment a-t-il pu glisser jusqu’au crime et finir odieusement, lamentablement, ainsi qu’une bête traquée ?

Les premiers déboires vinrent avec la propagande syndicale. Le jeune Garnier, aux côtés de son beau-père, militait avec ardeur. Il en résulta que l’embauche devint de plus en plus difficile. Premières révoltes. La gêne s’installa au logis. Le jeune homme serrait les poings et méditait farouchement.