Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/197

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» Ce qu’elle a fait ? Elle n’a ni tué, ni volé, ni incendié, ni vitriolé. Elle n’est pas une de ces intéressantes mondaines dont la culpabilité ou la non-culpabilité défraient la chronique de la ville, servant d’objet aux polémiques et de thème aux conversations. Ce n’est point non plus une héroïne d’amour : elle n’a, passionnellement, endommagé aucune ni aucun.

» Son cas est moins grave et plus complexe — partant plus dangereux.

» Son ami ayant des opinions avancées, on lui reproche, parmi beaucoup de gens, quelques douteuses fréquentations. N’en est-il donc que là ? Quiconque évolue dans un cercle assez large et assez peuplé oserait-il répondre de toutes les personnes qu’il rencontre, salue, à qui il donne la main, ou qui traversent où lui-même n’est qu’un hôte — ce qui est le cas ?

» Surtout lorsqu’il s’agit du bureau d’un journal, lieu de passage plus qu’aucun autre au monde ! Rirette (je rappelle qu’elle a vingt-deux ans), étant employée dans ce journal, on avait eu l’inconséquence de mettre le loyer à son nom.

» Or, au cours d’une perquisition, voilà qu’on trouve deux petits revolvers dans les bureaux de ce journal, et qu’il est établi que ces revolvers ont été soustraits. Recel.

— Je ne suis pas une voleuse ! crie Rirette