Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/206

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Et les autres ?

On se disait, dans le public : « Ils ont semé la mort. Ils ont méprisé la vie du prochain. Auront-ils le même mépris pour leur propre existence ? Sauront-ils mourir ? »

Ils moururent, simplement, sans forfanterie.

En attendant l’échafaud, les condamnés montraient une attitude toute de calme. Soudy plaisantait. Monnier jouait aux cartes avec lui. Callemin méditait et, de temps en temps, assurait aux gardiens l’innocence de Dieudonné. Il disculpait également de Boué.

Seul, Dieudonné demeurait accablé.

Des semaines coulèrent.

Enfin, le dimanche 20 avril, le bruit courut que l’exécution devait avoir lieu. Et l’on apprenait, en même temps, que M. Poincaré, président de la République, venait d’user de son droit de grâce en faveur de Dieudonné.

Il ne restait donc plus que trois hommes à mettre à mort : Callemin, Soudy, Monnier dit Simentoff.

La chose devait se faire le lundi matin.

De multiples comptes rendus, plus ou moins exacts, plus ou moins pittoresques, plus ou moins romantiques, ont été consacrés à cette triple fin.

Nous ne retiendrons que l’essentiel. Mais nous tenons à suivre plus particulièrement M. Michon, qui a vécu les dernières minutes des condamnés.

Le matin de ce sinistre lundi, 21 avril 1913,