Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/210

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sous la Révolution. C’est de froid et non de peur.

Il eut aussi cette réflexion :

— Quelle boucherie ça va être !

Dans le couloir, alors qu’il se dirigeait vers le greffe, il se mit à chantonner : « Salut ! ô mon dernier matin ! »


Le jour blême. La guillotine, impassible, attend la proie promise.

C’est Soudy qui, le premier, descend du fourgon. Il constate :

— Il fait froid.

Pas la moindre bravade. Il va à l’échafaud, avec simplicité. Il crie seulement :

— Au revoir.

On le pousse ; le corps bascule… Du sang. La tête est tombée.

Au deuxième.

Callemin se penche, du fourgon, pour voir. Et il rit, d’un rire sardonique, méprisant. Il s’adresse à ceux qui l’entourent.

— C’est beau, demande-t-il, l’agonie d’un homme ?

Il s’avance, trapu, décidé, la tête un peu basse. L’exécution s’accomplit, rapidement.

Monnier est déjà au bord de la voiture. Sa voix forte s’élève :

— Adieu, à vous tous, messieurs, et à la société aussi.

Mais on l’a jeté brutalement sur la bascule. Pour la troisième fois, le couperet glisse. La der-