Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/222

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Vous entendez cela. Il a cru. C’était un croyant. Et ce croyant, on l’aurait mené où l’on aurait voulu.

Jusqu’où l’a-t-on conduit ? Jusqu’au meurtre. Non. La violence le faisait sursauter d’horreur.

Jusqu’à accepter certaines complicités morales ? Jusqu’à mettre la main à certaines tentatives illégalistes ? Peut-être ! Il était anarchiste. Il croyait. Il a pu marcher, accepter de receler des objets ou des armes, faciliter les méfaits de camarades, hospitaliser des réprouvés… Crimes évidemment, du point de vue de la morale sociale et des gendarmes. Crimes. Mais le Code est là qui les pèse et les estime, ces crimes. Ça vaut quelques années de prison, au maximum.

Or, il y a plus de douze ans que Dieudonné est au bagne. Et il y est pour un crime dont on l’accuse faussement. Il y est pour sa participation à l’attentat de la rue Ordener, alors que de tous côtés se sont élevées des voix pour l’innocenter, alors que rien, absolument rien n’a pu être prouvé contre lui.

On l’a arraché à l’échafaud. Mais c’est pour le jeter dans les tortures et les affres d’une mort lente et ignominieuse.

Ceci ne vaut guère mieux que cela.