Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/68

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parfaitement reconnu d’après les nombreuses photographies publiées dans les journaux.

Dans la chambre où Jouin venait de trouver la mort, on découvrit un sac de voyage avec du linge, des cartouches, des flacons de teinture, un porte-monnaie et, chose qui amusa certains reporters facétieux, un volume d’Anatole France : Crainquebille.

Jouin avait reçu deux balles, l’une dans la tête, l’autre dans la colonne vertébrale. Il avait remplacé à la Sûreté M. Blot qui tomba lui-même sous le revolver de l’assassin Delaunay.

Des bruits bizarres coururent dans Paris à l’occasion de cette mort. On rappela les dissensions de la Sûreté. D’aucuns affirmaient qu’on n’ignorait pas tout à fait la présence de Bonnot chez le soldeur, mais rien ne vint justifier ces racontars. Quant à Gauzy, il déclara avec véhémence qu’il ne connaissait pas du tout l’homme qu’il hospitalisait. Un ami le lui avait recommandé, sans donner son nom. C’était tout. Mais il eut beau protester de son innocence, il fut arrêté. Pendant ce temps, Bonnot, lui, courait toujours. On se demanda comment il avait pu se blesser au bras. On supposa que cette blessure provenait d’un coup de canne que Jouin lui aurait donné en l’attaquant.

On crut retrouver sa piste à Paris, boulevard Masséna, puis dans le métro où un garçon de café prétendit l’avoir reconnu. C’était, disait-il, un homme plutôt petit, vêtu d’un veston sombre avec