Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/285

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ment surpris de ce que vous me dites de son débit. Autrefois, il lisait comme un fiacre. Il faut croire que c’est l’habit académique qui donne cet aplomb, et cela me rend un peu d’espoir.

Depuis mon départ, je n’ai pas déballé deux fois mon discours, et, si cela continue, je ne crois pas, en vérité, que j’y puisse changer une ligne. Je m’attends qu’au dernier moment je serai épouvanté de la quantité de sottises que j’aurai laissées. Tant que je n’aurai pas tourné mon timon vers Paris, je ne saurai pas l’époque de mon retour avec quelque certitude. Si mon gouvernement ne me force pas à aller plus loin que Saintes, je crois que nous arriverons à peu près en même temps. Quel bonheur si nous pouvions nous voir dès le lendemain ! Adieu ; écrivez-moi à Saintes, je pense y être bientôt et m’y arrêter quelques jours.

CI

Parthenay, 17 septembre 1844.

Votre lettre, que j’ai reçue à Saintes, a fait un