Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/69

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qu’elle agit sur tout le système nerveux. Je voudrais bien être à la campagne avec vous ; vous me guéririez, j’en suis sûr. Adieu. Si je meurs cette année, vous aurez le regret de ne m’avoir guère connu.

VI

Savez-vous que vous êtes quelquefois bien aimable ? Je ne dis pas cela pour vous faire un reproche sous un froid compliment ; mais je voudrais bien recevoir souvent de vous des lettres comme la dernière. Malheureusement, vous n’êtes pas toujours pour moi dans d’aussi charitables dispositions. Je ne vous ai pas répondu plus tôt parce que votre lettre ne m’a été remise qu’hier soir, à mon retour d’une petite excursion que j’ai faite. J’ai passé quatre jours dans une solitude absolue et ne voyant pas un homme, encore moins une femme, car je n’appelle pas hommes ou femmes certains bipèdes qui sont dressés à apporter à manger et à boire quand on leur en