Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/101

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les complices d’Ortega, parmi lesquels il y a deux parents de l’impératrice. S’ils sont fusillés, ce qui est fort dans les façons de faire du pays, je crois que le bal sera entièrement abandonné, et j’en serai pour mon domino. J’ai beaucoup vu Ortega, qui est, par parenthèse, un charmant garçon, la coqueluche des belles dames de Madrid. J’ai très-grand peur qu’il ne s’en tire pas. Cependant, on dit qu’il y a toujours du remède quand il s’agit de jolis garçons.

CCXIV

Mardi soir, 1er mai 1860.
 

Le bal de l’hôtel d’Albe était splendide. Les costumes étaient très-beaux ; beaucoup de femmes très-jolies et le siècle montrant de l’audace. 1° On était décolleté d’une façon outrageuse par en haut et par en bas aussi. À cette occasion, j’ai vu un assez grand nombre de pieds charmants et beaucoup de jarretières dans la valse.