Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/151

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pour le pape et le roi de Naples, comme s’ils n’avaient pas fait de révolution en France. Mais leur amour de la papauté et de la légitimité ne va pas jusqu’à dépenser un écu pour elles. Lorsqu’on sera obligé de s’expliquer catégoriquement, je ne doute pas que la doctrine de l’intervention ne soit prônée très-vivement. Maintenant, quel sera l’effet de la recrudescence d’éloquence que les nouvelles concessions vont nous attirer ? Je ne le devine pas ; mais les anciens parlementaires commencent à dresser les oreilles. M. Thiers va, m’écrit-on, se mettre sur les rangs pour la députation à Valenciennes, et je pense que cet exemple sera imité par bien d’autres. Je ne me représente pas trop ce que deviendront les ministres sans portefeuille chargés de la partie de l’éloquence dans le Corps législatif et au Sénat, mais il sera drôle de voir des orateurs comme MM. Magne et Billault avec les Jules Favre et tutti quanti.

Adieu, chère amie ; donnez-moi souvent de vos nouvelles un peu plus longuement. N’oubliez pas les détails de mœurs algériennes, dont je suis très-curieux. Dites-moi quel temps vous avez et comment vous vous en trouvez.