Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/69

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teur[1]. Cela a été bien dit, avec un grand air, un air de franchise et de bonne foi. Il y a du bon et du vrai. Les officiers qui reviennent disent que les Italiens sont des braillards et des poltrons, que les Piémontais seuls se battent, mais qu’ils prétendent que nous les gênions, et que, sans nous, ils eussent mieux fait.

L’impératrice m’a demandé, en espagnol, comment je trouvais le discours ; d’où je conclus qu’elle en était en peine. J’ai répondu, pour concilier la courtisanerie et la franchise : Muy necesario. Au fond, il m’a plu, et il est d’un galant homme de dire : «  Croyez-vous qu’il ne m’en a pas coûté, etc., etc. »

Quand je vous fais une proposition, je suis toujours très-sérieux. Tout dépend de vous. On m’invite à aller en Écosse et en Angleterre. Si vous revenez à Paris, je ne bougerai pas. Je vous en aurai une obligation extraordinaire, et, si vous vous doutiez du plaisir que vous me feriez, j’aime à croire que vous n’hésiteriez pas. Enfin, j’attends votre dernier mot. — Ce matin, j’ai eu une peur

  1. Le discours de l’empereur, au retour d’Italie.