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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL.

cœur sens dessus dessous. Asseyez-vous, messieurs. Prenez des sièges. Pëtr Ivanovitch, voilà une chaise. (Tous s’assoient en cercle autour des deux Pëtr Ivanovitch.) Eh bien donc ! de quoi s’agit-il ?

Bobtchinski.

Permettez, permettez, commençons par le commencement. Aussitôt que j’eus pris congé de vous, vous laissant dans l’inquiétude à cause de cette lettre que vous aviez reçue,… oui,… c’est alors que je courus… Allons, je vous en prie, ne m’interrompez pas, Pëtr Ivanovitch. Je vous dis que je sais tout, tout, tout. — Donc, comme j’avais l’honneur de vous le dire, je courus chez Korobkine. Korobkine n’était pas chez lui, de sorte que je retournai chez Rastakofski, et Rastakofski étant sorti, j’entrai chez Ivan Kouzmitch, pour lui raconter la nouvelle que vous m’aviez communiquée ; sortant de là, je rencontre Pëtr Ivanovitch…

Dobtchinski, l’interrompant.

Près de la boutique du pâtissier…

Bobtchinski.

Près de la boutique du pâtissier. Oui, je rencontre Dëtr Ivanovitch, et je lui dis : Dites donc, savez-vous la nouvelle que vient de recevoir Anton Antonovitch, dans une lettre d’une personne sûre ? Mais Pëtr Ivanovitch la savait déjà de votre femme de charge Avdotia, qui s’en allait, je ne sais pour quelle commission, chez Philippe Antonovitch Potchetchouïef.

Dobtchinski, l’interrompant.

Chercher un petit baril à mettre du cognac.

Bobtchinski, lui imposant silence de la main.

Oui, pour chercher un petit baril à mettre du cognac. Eh bien, nous nous en allons, Pëtr Ivanovitch et moi, chez Potchetchouïef… Allons, Pëtr Ivanovitch… n’interrompez pas… de grâce, n’interrompez pas ! — Nous nous en allons chez Potchetchouïef, et dans le