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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL

Khlestakof.

Prêtez-moi mille roubles.

Bobtchinski.

Hélas ! mon Dieu, une somme comme celle-là ! je ne l’ai pas. Et vous, Pëtr Ivanovitch, ne l’auriez-vous pas ?

Dobtchinski.

Mon Dieu, non, parce que mon argent, si vous voulez le savoir, est placé au bureau de bienfaisance publique.

Khlestakof.

Si vous n’avez pas mille roubles, vous en avez bien cent, au moins.

Bobtchinski, fouillant à sa poche.

Est-ce que vous n’auriez pas cent roubles sur vous, Pëtr Ivanovitch ? Moi, je n’en ai que quarante en papier.

Dobtchinski, fouillant dans sa poche.

Moi, je n’en ai que vingt-cinq en tout.

Bobtchinski.

Cherchez donc, Pëtr Ivanovitch. Là, je vois, dans votre poche à droite, il me semble que vous avez mis quelque chose, la poche droite.

Dobtchinski.

Non, en vérité. Je n’ai rien dans cette poche-là.

Khlestakof, prenant l’argent.

Allons, cela ne fait rien. N’importe. Soixante-cinq roubles… c’est égal.

Dobtchinski.

Oserais-je vous demander la permission de vous entretenir d’une petite affaire.

Khlestakof.

Quelle est-elle ?

Dobtchinski.

Oh ! une affaire de très-petite importance. Voici :