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XVII

Le vallon des Taugs.

Le comte Élona était sorti du village après le coucher du soleil, et, en arrivant au cottage de Nizam, il trouva deux cents cipayes, armés à la légère, qui attendaient les instructions dont il était chargé par le colonel Douglas.

C’était dans ce cottage que le jeune comte avait trouvé un abri, après les fatigues de la nuit dernière. Xizam ne s’y arrêta qu’une heure ; ensuite il reprit la route de la montagne pour continuer son service volontaire. Ce luxe de dévouement faillit lui être fatal. Comme il rampait sur la cime de la crête qui domine à pic le temple de Doumar-Leyna, il fut arrêté par les soldats embusqués du lieutenant Stephenson, dont pas un seul n’était connu de lui. Il essaya de parler pour se tirer d’affaire, mais on lui ferma la bouche, et on le menaça de l’étrangler s’il prononçait un seul mot.

Les soldats incrustés dans les crevasses de la montagne se communiquèrent l’un à l’autre, par signes expressifs, la nouvelle de la capture d’un Taug, afin qu’elle fût transmise au lieutenant Stephenson. Celui-ci donna ordre de garder le prisonnier, de ne lui faire aucun mal. Nizam, qui avait le génie des gestes, essaya une nouvelle explication en pantomime. On le menaça de lui lier les bras, s’il continuait.

À l’approche du jour, le lieutenant Stephenson fit